Ici vous trouverez mes aventures (PMA et adoption), mes inquiétudes (comment rester zen ?), mes réflexions (et nos hommes dans tout ça ?) ou mes investigations (le jaune d’œuf aide-t-il vraiment à la fertilité ?).

En octobre 2011 une maison d’édition a proposé de transformer le blog en livre. Nous avons même eu nos 15 secondes de gloire pendant une émission des maternelles en octobre 2012 sur France 5.

Venez vous joindre à toutes les lectrices roses bonbon qui commentent les billets et racontent leurs parcours..

"Le coup de cœur du jour :
Sur Internet, on trouve aussi des pépites... D’ailleurs, les maisons d’édition le savent bien, puisqu’ils ont proposé à la blogueuse Marie, qui écrit à propos de son parcours du combattant, de publier un livre. Alors, je ne peux que vous conseiller ce livre extrêmement bien écrit. Son auteur y détaille ses examens avec truculence, douceur, larmes... Elle incarne à merveille le parcours des femmes dans cette longue attente
."
Extrait de la chronique d'Elsa, Les maternelles, émission du 10/10/12

Chapitre 24 - où commence l'acharnement...

LA SUITE A LIRE SUR LE LIVRE 
Faites une place sur vos étagères, le journal d'une infertile arrive mi décembre!! (Il peut se commander directement à partir du lien de la maison d'édition! il faut cliquer ci dessous: http://coetquen.pagesperso-orange.fr/infertilite.html

- Désolé pour cet arrêt un peu brutal des chapitres mais c'est une demande de Monsieur l'éditeur...
Il reste plusieurs chapitres accessibles par ci, par là (chapitres 34, 38, 47, 49... N’hésitez pas à farfouiller!!), et tout reprend en entier sur le blog à partir du chapitre 64!!! n’hésitez pas à venir papoter, chouiner et rire avec notre petite communauté! :-)

Chapitre 23 - Transfert d'embryon et petits symptômes

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Chapitre 22 - 2e partie: Peux t on arrêter de m'envoyer des stagiaires??

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Chapitre 21 - 1e partie: Piquera ou Piquera pas

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Chapitre 20 - faut assumer ma fille, faut assumer...

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Chapitre 19 - De l'acuponcture tu feras

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Chapitre 18 - Docteur O... Enfin!

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Chapitre 17 - Allo maman bobo

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Chapitre 16 - La secte WW

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Chapitre 15 - On demande Ken et Barbie

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Chapitre 14 - pathologie annexe et poils de chat

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chapitre 13 - De l'eau dans le gaz

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chapitre 12 - Insémination et infractus

Janvier 2009. J'ai commencé mes piqûres depuis 2 semaines. Un peu contraignant, je me bourre, telle une toxicomane, d'hormones afin de stimuler mon ovulation. Je suis un peu sur les nerfs mais j'ai l'impression de gérer. J'ai eu 30 ans, belle soirée à compter les nouvelles ridules avec les copains. Chaque soir, à heure fixe, une petite piqûre dans le vente. Pas douloureux et puis bien pensé parce que je peux me piquer moi même.
Jongler avec le travail est déjà plus difficile, les prises de sang sont le matin à 8h et les échographies pour vérifier l'évolution des follicules sont à l'autre bout de Paris à 10h.  Trois fois par semaine j'arrive au travail à 11h, la bouche en cœur en prétextant un rendez vous extérieur. Je suis heureuse que la fin du traitement approche parce que je ne vais pas pouvoir faire ça bien longtemps...
J'ai bien tenter de demander un arrêt maladie, une fois, mais notre spécialiste vénal a tellement rigolé, sans même daigner me répondre, que je n'ai plus jamais osé demander.
Le jour J, enfin. Nous sommes fin janvier. Je quitte le bureau à 12h, je traverse la capitale pour prendre au laboratoire une petite fiole enfermée dans une boite plastique. A l'intérieur les petits sportifs de Sofiane, tous beaux et tous triés pour ne sélectionner que les plus vigoureux. Je ne suis pas peu fière, dans le métro, avec mon paquet à la main. A république, en changeant de ligne, une dame me bouscule. Grosse angoisse. Mais rien à côté de la frayeur quand je vois au loin un homme courir en bousculant les passants. Je ne comprends pas. Tout le monde hurle autour de moi. Je sers contre mon cœur mon petit paquet de sportifs dopés. C'est un voleur. Une dame courre derrière l'hombre fuyante et crie "mon sac". Crise d'angoisse. Et si jamais je me fais dérober mon colis? J’esquisse un sourire en imaginant le visage du voleur qui ouvre le colis dérobé... Heureusement rien n'arrive et après 20 minutes de trajet je m'installe dans le cabinet de mon spécialiste qui m'insémine.
-"C'est déjà fini"? ça à durée 2 minutes...
-"Je ne reste pas couché un peu après?"
Pas de réponse
Il me tend un stylo
Ah oui c'est vrai le chèque de 180 euros pour acte médical... ça fait cher la minute! J'espère que le bébé sera un génie à ce prix là! Mais je suis heureuse, rien ne compte d'autre que le bébé à venir.

 3 jours déjà que je couve jalousement mon petit ventre. C'est sûr ça a fonctionné. Je me sens nauséeuse, je sens mes seins qui chatouillent, limite je crois avoir senti un coup de pied. Ah non ça c'est impossible, si il y a embryon, celui ci n'a que 3 jours calme toi Marie, calme toi...

Et puis tout va très vite, le weekend suivant nous organisons une petite fête d'anniversaire dans notre studio Parisien. Toute la famille est là, entassée, heureuse de se retrouver. On grignote, on papote. Les enfants de mon frère jouent à arracher des bouts de moquette. Je les regarde amoureusement en touchant mon ventre. Tout est parfait. Et puis 16h sonne. Ma mère s'écroule au sol. Crise cardiaque. Je ne me souviens même plus vraiment de la suite tellement j'étais sous le choc. J'ai appelé les pompiers en tremblant, nous l'avons accompagné à Tenon où un docteur pressé on nous a informé qu'elle devait avoir une intervention en urgence le lendemain. Un choc indescriptible. Après 1 semaine d'hospitalisation les médecins étaient confiants sur son état de santé. La pression pouvait redescendre un peu. Je venais de prendre conscience que mes parents vieillissaient et que j'allais les perdre un jour. Terrible constat. Je me souviens être rentrée à la maison le samedi, à la sortie d'hôpital de ma mère. J'avais un peu mal au ventre et je suis allée aux sanitaires. J'avais mes règles. Maman s'en était heureusement sortie, mais là j'étais pas enceinte. Échec de la 1e insémination.
J'ai du pleurer environ 2 jours (il fallait au moins ça pour me remettre du choc de l’infarctus et de la tristesse de l'insémination).

Je me souviens avoir pensé, le lundi matin en allant au travail, que la vie n'avait vraiment rien à voir avec ce que j'imaginais, quand, à 15 ans, à la terrasse des cafés, nous refaisions le monde avec mes copines. Nous pensions que tout était possible. Que rien ne pouvait nous empêcher de vivre ce que l'on désirait. Tu parles. Quelle escroquerie...

  Gribouilli de mon chéri : « J’ai le bout des seins sensibles...je suis enceinte c’est sûr!! »

chapitre 11 - Docteur C... sauveur de l'humanité

Peut être avions nous un peu trop investi ce spécialiste, mais il faut avouer qu'en sortant de notre 1e rendez vous nous étions unanimes: ÉTRANGE...

Étrange parce que d'un côté, enfin, nous avions fasse à nous un docteur qui semblait connaitre la question. Il nous a tout de suite confirmé que nous pouvions, en théorie procréer (quel tendre mot) seul mais que force était de constater que depuis 2006, sans aucun contraceptif ,ça ne fonctionnait pas.
Il nous a ensuite dit, en voyant les tests prescrits par l'ancienne gynécologue que c'était ridicule, ils ne servaient à rien sauf à perdre du temps (ouf enfin quelqu'un partageait notre avis) et nous a programmé une insémination artificielle pour janvier 2009. Donc oui, clairement on avait enfin l'impression d'avancer quelque part. Insémination en janvier 2009... je fêterai mes 30 ans en couvant mon petit bébé, le timing était parfait!

Mais tout de même, étrange parce que, si il était certain que ce spécialiste s'y connaissait, il était incroyablement désagréable. Mais alors d'une puissance dans le manque de tact, le manque d'écoute, un regard hautain et autoritaire, cette petite moue qui semble vraiment vous prendre pour des imbéciles, j'étais choquée par ce rendre vous. Déjà il nous avait reçu avec 1h30 de retard, quand j'avais osé émettre une remarque il m'avait fait taire d'un geste de la main. On ne critique pas la sommité. Il ne nous avait pas même regardé pendant le rendez vous. Pas une fois. Nous n'étions pas vraiment des êtres humains. Juste des patients. Et un patient, ça patiente alors de quoi on se plaint!
Ensuite, en parlant du traitement (d’innombrables prises de sang suivies de rendez vous de lecture des résultats pour établir avec exactitude la date de l'insémination) j'avais demandé si il n'était pas possible de faxer les résultats des prises de sang. Il m'avait jeté un regard noir en me disant que si je n'étais pas assez motivée pour assumer les déplacements du laboratoire à son cabinet, cela n'était pas la peine de commencer le traitement. Ok. Compréhensif le toubib! Et puis les honoraires étaient de 90 euros la visite, 70 euros de dépassement d'honoraire pas remboursé par notre bonne vieille sécurité sociale. Même si un rendez vous avec son cabinet ne consistait qu'à venir déposer les résultats de la prise de sang, pourquoi se serait il passé d'une telle manne providentielle?

C'est vrai qu'en sortant du cabinet nous avions la désagréable impression d'être des pigeons, mais en même temps rien n'était plus doux à mes oreilles que le son de ces nouveaux mots: "insémination artificielle". Il est certain que cela aurait rebuté plus d'une femme. Que la dimension vache reproductrice aurait du calmer mes ardeurs, mais non, je sentais que cette fois ci, enfin, on touchait au but!
Sofiane lui c'était amusé d'un autre point qui, en y regardant de plus prêt était tout aussi étrange: Docteur C.. notre sauveur était un pratiquant chevronné. Pas le petit pratiquant du dimanche, mais plutôt le prêcheur camouflé. En effet notre nouveau meilleur ami était croyant. Peut importe me direz vous. Mais c'est vrai qu'à y regarder de plus près son bureau était un peu angoissant pour des patients non croyants comme nous. Sur le bois d'ébène lissé trônait divers éléments religieux, d’innombrables tableaux évocateurs aux murs, enfin tout pour que deux pauvres petits païens comme nous se sentent mal à l'aise dans l'antre du religieux ostentatoire...

Mais soyons sincère, peut m'importait, il pouvait bien me demander de me convertir, obliger Sofiane à porter une kippa, nous étions en septembre et dans quatre petits mois nous aurions un bébé!

chapitre 10 - Arrivage intensif de bébés

C'est à peu près à cette période, courant 2008 que mes 2 meilleurs amies sont tombés enceintes. Les deux la même année. Juste ce qu'il me fallait pour me réconforter disait en moi le caliméro qui envahissait de plus en plus souvent ma tête. Tout ce bonheur à partager. Très encombrant quand on arrive pas, soi même, à avoir un enfant, et qu'on est partagé entre la sincère joie de son amie et la profonde tristesse de sa propre situation.
J'en garde le souvenir d'une période difficile. Je me souviens que quand j'ai appris pour le premier des bébés, j'étais au téléphone, j'ai hurlé de joie. C’était merveilleux. Enfin quelqu'un qui parvenait à repeupler ce monde! Et puis je l'aimais si fort déjà ce petit bébé qui serait, dans 9 mois un de mes neveux préférés. On a parlé, j'ai rassuré la maman sur le fait que je vivais bien la nouvelle. Elle était attentionnée et cela m'avait touché. Et puis j'ai raccroché le téléphone, mes genoux ne me portaient plus et je crois avoir pleuré non stop pendant une 1/2 journée. Pathétique, oui je sais. En plus j'étais culpabilisée au stade terminal de mon attitude si égoïste.  Encore maintenant je m'en veux de ne pas avoir réussi à contrôler mon chagrin. Je ne pouvait m'empêcher de me remémorer qu'en 2006 nous étions tout excité à l'idée d'annoncer à nos amis une grossesse alors qu'aucun d'eux, encore, n'était au stade de vouloir un enfant. Pour le coup mon timing était complétement loupé!

Ce qui me torturait c'était de savoir comment avais je pu penser à moi et mes petits problèmes dans un moment si heureux? Je n'ai pas de réponse, je sais juste que Sofiane m'a réconforté, toujours positif, il était d'un grand soutien. Je me souviens que je n'ai pas pu rappeler cette amie pendant plusieurs semaines, je n'y arrivait pas. C'était trop douloureux. Et puis si souvent je m'étais imaginé partager ce moment avec elle, voir nos 2 petits bambins courir ensemble...

Décidément il me fallait une occupation pour arrêter mon syndrome caliméro qui commençait à me submerger. Quelques semaines après, j'avais à peine commencé à reprendre pied qu'une autre de mes meilleure amie m'invitait au restaurant pour m'annoncer LA nouvelle, elle était enceinte. Ok. Autant se jeter sous un train tout de suite, non? J'avoue que la seconde annonce de grossesse fût moins violente à vivre, je crois que je commençais un peu à reprendre le dessus. Et puis il fallait s'accrocher, nous étions fin aout, le rendez vous avec le fameux spécialiste, sauveur de l'humanité, était pour la semaine suivante. Pas le moment de sombrer.

chapitre 9 - qui croise qui? on a pas compris...

4/ le test de pénétration croisé

Alors ressortons notre bible du moment: l'infertilité pour les nuls : Tests de pénétration croisée : analyse du comportement de la glaire et des spermatozoïdes du couple mis respectivement en présence avec une glaire et des  spermatozoïdes  de donneurs.
Permet de détecter la part de responsabilité de la glaire et des  spermatozoïdes
dans la survenue d'un Test de Huhner anormal.
Permet de repérer la présence d'auto anticorps ou d'anticorps anti-spermatozoïdes


Comme on ne me la fait pas à moi, j'ai tout de suite eu peur en comprenant que ce test avait un rapport, même de loin, avec notre copain Hunner. Par contre je n'étais pas mécontente de retrouver "Suzie la glaire". Non, non vraiment à force tout ça devenait marrant... enfin... parfois on arrivait à en rire pendant les dîners avec les potes. Nous dédramatisions tous ces mois de test. On plaisantait en buvant un bon verre de vin. Ces moments nous faisaient du bien. Mais au fond de moi l'angoisse était tout de même présente, nous étions déjà en aout 2008, des mois de tests ridicules qui ne donnaient rien. Lassitude et fatigue je ne ressentais plus que ça, et le désir de bébé se transformait peu à peu en tristesse.

Le truc qui m'a bien achevé c'est le lendemain de ce fameux test croisé, après encore une cavalcade folle dans Paris pour trouver le bon laboratoire, celui bien cher vers qui nous avait envoyé notre gynécologue. Impossible d'en choisir un près de la maison, seul celui du 16e arrondissement semblait faire l'affaire. Encore une fois le test n'avait rien donné, lecture impossible. Nous n’avancions plus.

Je commençais à déprimer sévère, j'ai donc décidé d'appeler notre gynécologue pour avoir un rendez vous et là, après avoir fait un bruit d'aspiration qui semblait indiquer qu'elle buvait un bon thé vert, elle m'a donné une information incroyable:

- "Madame, Ah oui... écoutez les tests ne sont pas probants, je ne peux rien pour vous. Je ne suis pas spécialise des problèmes de fertilité, trouvez un autre gynécologue spécialisé."
-"QUOI??? Mais ça fait 4 mois qu'on fait des tests complétements stupides, peut on se revoir pour échanger à ce sujet?"
-"Nous sommes en aout, je pars en vacances, reprenez contact avec moi mi octobre" ... "BIP BIP BIP"

Je n'en revenais pas. Notre gynécologue venait de lâcher l'affaire. Même pas le nom d'un autre spécialiste. J'étais toute seule dans cette galère, avec mon amoureux qui commençait à se fatiguer d'offrir ces spermatozoïdes à la sciences...

Je me souviens avoir pleuré 3h, puis, les yeux d'un beau rouge, j'ai téléphoné à une amie et à ma mère. un peu remontée par leur soutien, m'étant lamentée sur mon sort jusqu'à plus soif, j'ai cherché sur internet, pages jeunes "spécialiste en fertilité", le premier nom était celui de Monsieur C...., 17e arrondissement. Le rendez vous était pris pour le 1e septembre.

chapitre 8 - mais qui est ce Hunner?

3/ test de hunner
là je pense que cet examen mérite une minute de silence. le type qui l'a inventé était il un prisonnier en manque d'activité sexuelle? Un pervers, grand lecteur de playboy, et sans contact féminin depuis plusieurs mois? Pour bien comprendre l'examen voici quelques explications médicales:

- A quoi ça sert ? Le test de Hühner est destiné à évaluer la présence et l'état des spermatozoïdes dans la glaire, en période d'ovulation, après un rapport sexuel.
- Quand ? Il se pratique en période pré-ovulatoire, le plus souvent autour du 12-13ème jour du cycle. Le couple aura eu préalablement un rapport sexuel, la veille de l'examen le plus souvent, moins de 12 heures avant le test. Le rapport sexuel est précédé par une abstinence éjaculatoire de 2 jours minimum. Pas de douche vaginale dans les 24 heures qui précèdent. Après le rapport, prévoir un petit quart d'heure en position allongée et ne pas pratiquer de toilette intime.

Oui tout à fait docteur, c'est un honneur, avais je répondu au gynécologue à l'explication du test.
En fait je n'avais rien compris, juste que ce Hunner n'était pas très porté sur l'hygiène intime de la femme. Et puis un autre problème m'était apparu assez vite en voyant le visage heureux et épanoui de mon chéri: il va donc falloir déterminer le jour et l'heure exacte du rapport... que c'est romantique, Que ça donne envie... Ce type, le Hunner avait il pour objectif à peine caché de faire rompre tout couple normalement constitué? voulait il simplement tuer notre libido?

Finalement, après une organisation digne d'un chef d'état qui a tout de suite emballé Sofiane (acte sexuel le soir à 22h, pas de douche du matin bien sûr il ne faut pas plaisanter avec ça, rdv à 10h du matin dans une clinique à l'autre bout de Paris, bien penser à prévenir à 9h20 son patron que le métro est en panne est qu'on aura un léger retard...) donc après tout ça il s'avère que le test ne donne rien, résultat pas lisible. Sympa. on a adoré ce Hunner. vraiment bien comme type. Donc puisque hunner ne donne rien, il fallait passer directement au stade d'après, le test croisé...

chapitre 7 - la folie des examens

Nous voilà donc repartis dans la ronde des examens... En février 2008 je choisis au hasard une gynécologue de mon quartier, l'air gentille (quoique le cabinet n'était pas très propre... j'aurais dû me méfier...). C'est une dame très mince, le visage sévère qui écrit tout le temps. Je ne sais pas si j'ai déjà vu la couleur de ces yeux. Elle écoute notre histoire et nous donne une immense liste d'examens à faire puisque decidément ce bébé ne venait pas tout seul. Spermogramme (du classique) échographie (les doigts dans le nez) prise de sang à gogo (allez-y mes veines sont à vous) hystérographie (aie le nom ressemble étrangement à l'examen douloureux de 2006 je commence à transpirer) examen de la glaire (berk c'est quoi ça?) examen de hunner (c'est qui ce type?) et examen croisé de spermatozoïde (qui croise qui j'ai pas compris??). Elle n'oublie pas de préciser que je dois perdre 10 kg parce qu'une perte de poids peut aider à ma fertilité (un chouilla culpabilisant mais bon je range, la mort dans l'âme, mon paquet de petit prince au fond du placard). Et c'est vogue la galère!

1/ l'hystérographie
Suite à mon grand traumatisme avec l'aiguille gigantesque et tueuse je ne suis pas bien fraîche en entrant dans le cabinet (très très luxueux) du spécialiste. La secrétaire choucroutée me demande 180 euros et me fait asseoir sur un magnifique canapé blanc que j'espère en cuir véritable de vache bio vu le prix de l'examen. De toute façon, me dit elle en voyant ma main trembler sur le chèque au moment de la signature, la sécurité sociale rembourse 33 euros (youpi) et votre mutuelle le reste. Sauf qu'après vérification ma mutuelle ne rembourse pas ce type d'examen... ni les suivants d'ailleurs... ("allo maman tu peux m'envoyer 100 euros pour finir le mois s'il te plait??"). Le docteur est très class' et gentil, il m'allonge, ne semble pas comprendre pourquoi je suis rouge et transpire à grosses gouttes avec l'air désespéré des condamnés à mort. Il me montre un petit tube avec une caméra et me demande de respirer tranquillement. L'examen dure 2 min 30 (ce qui vaut bien 180 euros convenons-en), inconfortable mais pas douloureux, il me dit que ma cavité utérine n'a pas de problème, tout va bien, bonne journée, allez hop hop c'est à vous madame Duchemol. En sortant j'ai d'ailleurs cru entendre le bruit d'une machine à sou de Las Vegas mais non ça devait être mon esprit c'est sûr.

2/ l'examen, de la glaire
Là pas de détail qui risquerait de rendre stérile tous les fertiles du monde, juste un examen qui a encore couté cher, examen rapide qui conclut que ma glaire est toute mignonne (contente de l'apprendre) pas de soucis
C'est avec la suite que ça se gatte...

chapitre 6 - On arrête tout et on recommence

C'est l'été 2006, le soleil brille, la France joue la coupe du monde... c'est donc l'heure des bilans. Tous ces 1e examens m'ont un peu eprouvée, je commence à développer un syndrome de calimero ("c'est trop injuste pourquoi ça nous arrive à nous") et en même temps le bilan médical est clair: tout va plutôt bien.

Les mini sportifs de Sofiane ne sont certes pas prêts de participer aux jeux olympiques mais le docteur nous affirme que la fécondation peut se faire naturellement. Mes cycles sont certes un peu longs mais j'ai un utérus de winneuse. En principe ça doit pouvoir marcher tout seul. On décide donc qu'il est temps pour nous d'arrêter nos bêtises et de se détendre. Une opportunité se présente, un ami nous accueil à Montréal et ni une, ni deux on demande un VISA et on quitte Paris pour s'installer à Montréal pour 1 an. On passe donc l'année 2007 à boire du jus de canneberge, à décrypter les expressions imagées de l'autochtone. On goute à la poutine, on fait des bonhommes de neige. Et puis surtout on fait l'amour. Partout et souvent histoire de stimuler un peu la machine. Je ne peux pas cacher une pointe de déception quand, chaque mois, les anglais débarquent (oui expression désuète, je sais!) mais je tiens le coup et je m'amuse en vendant des jouets dans un magasin de la rue Mont Royal. Je m'aperçois rapidement que la proximité de tous ces enfants avides de lego ne me déplait pas. Je les regarde de loin, mon utérus frétille en sentant leurs odeurs, je me dis que ça doit être bon pour ma fertilité toute cette proximité!

Cela fait déjà 6 mois que nous sommes au Canada et la vie coule avec quiétude (bon et inquiétude aussi que rien ne vienne, mais je me contiens, j'essaie de ne pas trop harceler mon amoureux à ce sujet et je tente à chaque cycle, d'un œil de siou, de repérer la date de mon ovulation pour me jeter sur lui)
Et puis un matin je reçois un coup de fil. Une de mes meilleure amie est enceinte, par accident et se sent destabilisée. Le père est un amour de passage et ne se sent pas l'âme d'un chef de famille, elle va donc avorter. Le choc... Déjà parce que c'est mon amie et que c'est un moment difficile de sa vie.J'essaie, de loin, de la soutenir comme je peux. Et puis, plus égoïstement, parce que je me mets à imaginer que peut être elle va, dans un moment de folie, me filer son gamin... Oui je suis une amie atroce mais j'y ai pensé! Je me suis demandée si je ne devenais pas un peu zinzin mais ce n’était plus mon cerveau qui s'exprimait, c’était mon utérus devenu fou!

Un peu près dans la même semaine, comme en général rien n'arrive seul, Sofiane m'annonce un soir alors que j’étais tranquillement lové entre ces bras - à le harceler de mon sujet favoris :les enfants!, il m'annonce donc qu'il a bien réfléchi, que tout ça est compliqué, qu'il ne sait pas si il à l'a fibre paternelle, que c'est peut être mieux comme ça si on n'y arrive pas et qu'on devrait ne plus y penser...
Bon j’avoue c'était trop pour moi dans la même semaine, j'ai fait une légère crise de nerf dans la chambre, les colocataires sont venus, inquiets, vérifier si personne n'était mort, et puis on a fini par boire un verre salvateur, tous ensemble dans le jardin de la colocation histoire de décompresser un peu.

Mon bilan de cette année américaine est joli, notre couple s'est finalement sorti de cette soirée de crise et Sofiane s'est vite remis à me soutenir dans mon entreprise de repeupler le monde. Mon amie a avorté et a dans la foulée trouvé l'amour avec un jeune professeur tout prêt à fonder une famille. C'est donc heureux de notre expérience, enrichie de plein de souvenirs et prêt à en découdre avec tous les gynécologues de la terre qu'on a réaménage en janvier 2008 à Paris, dans un petit appartement du 20e arrondissement.

chapitre 5 - boire et déboire d'une échographie

3/ Première échographie:
Dans les films on la voit couchée, jolie, à peine ronde, fraiche et rayonnante, tenant la main de son beau mari tradeur et riche. L'échographe est souriante et aimable, elle passe son appareil sur le ventre et à l'écran apparait une petite masse qui bientôt se prénommera Isidore et qu'il faudra nourrir 8 fois par jours. Mouhai... ça c'est dans les films...
Parce que la réalité, enfin ma réalité, celle d'une combattante de l'infertilité, est toute différente.  J'arrive donc à mon rendez vous et en chemin je n'ai pas manqué de boire 2 litres d'eau. La vessie bien pleine m'avait on dit. La secrétaire n'est pas un modèle de sympathie, elle me fait payer immédiatement 140 euros pour l'examen et me montre du doigt une salle pleine de femmes enceinte au fond d'un couloir. La proximité de toutes ces femmes enceintes me laisse une sensation mitigée, heureuse pour elles, jalouse, un peu, de ne pas y parvenir, et puis comme je suis ronde je sens (en tout cas j'imagine) que certaines pensent que je suis également enceinte. Humiliant. Tout cela n'est plus très important au bout de 30 min de retard, au moment ou ma vessie menace d’inonder mes genoux. Je me lève et demande à la secrétaire si le médecin en a pour longtemps. Crime de lèse majesté. j'ai osé demander une information. Elle s’étouffe, s'offusque, me répond que le docteur est très occupé et que le retard sera encore au moins d'une heure. Là je n'ai pas le temps de l'engueuler ou de lui lancer ma bouteille d'eau en plastique à la figure parce que décidément, ma vessie ne supporte pas cette attente. La secrétaire ne me regarde plus, elle me parle dédaigneuse du bout des lèvres, elle me montre la direction des sanitaires en m'informant que si je ne suis pas assez tenace et résistante qu'au moins je ne souille pas le sol de la salle d'attente et que l'examen pourra se faire par voie vaginale si je n'ai pas la vessie pleine. Première nouvelle! C'est donc uniquement par sadisme qu'on m'a fait boire 2 litres d'eau alors qu'il existe une autre façon de faire l'examen? Étrange monde que celui des médecins...
Et puis finalement,  l'examen est totalement indolore et rapide, mes ovaires sont joli, mon utérus agréable à regarder, mes follicules sont joueurs, ma muqueuse molletonnée, conclusion tout va bien, j'ovule et alleluia cela ne doit plus être qu'une question de semaines avant que je tombe enceinte puisque tout va bien!

chapitre 4 - Le mensonge d'état!

3/ l'hystérosalpingographie
Donc là je me revois demander à mon gynécologue: " mais cela consiste en quoi, exactement, comme examen?" et lui de me répondre, la bouche en cœur, l’œil rond de confiance "ce n'est rien du tout, comme une simple radio, allez hop hop levez vos fesses de mon fauteuil de cabinet j'ai plein d'autres femmes à torturer après vous!" (bon j'avoue que, peut être, la fin de son discours n'était pas exactement celle là, mais en substance c'est l'idée générale)
Moi, toujours naïve, je feins le cœur léger un rendez vous professionnel pour être à 15 heures devant la porte de la clinique. j'arrive les mains dans les poches, juste avais-je pris soin de bien me doucher avant, histoire d'être bien propre des cheveux au fin fond de mon intimité. Mon inquiétude à commencer à monter quand l’infirmière m'a demandé de me déshabiller en me demandant si j'avais pensé à prendre le liquide et les serviettes hygiéniques. Les serviettes? Je ne comprends pas. Naïve je vous dis. Ma tension monte mais bon je reste encore un peu près digne. Je me déshabille, me couche sur une table en skaï et je vois mon docteur ès-torture se pencher vers moi avec une immense aiguille (tout à fait disproportionnée d ailleurs! je me demande comment il a fait pour ne pas m'empaler vivante!) , là bien sûr je suis moins fière et un peu verte, l'infirmière s'approche de moi, me prend la main et me dit "ça va faire un peu mal, restez tranquille et ne lâchez pas ma main". Je m’exécute immédiatement, et tandis que je lui broie la main en sanglotant, je ressent la pire douleur que je n'ai jamais supporté jusqu'alors. (certes je suis peut être un peu douillette, mais je crois que c'est l'alliance du stresse, de la surprise et puis de tout, oui c'est l'alliance de tout!! De la guerre en Irak, de la faim dans le monde, à ce niveau, allongée à poil sur la table de torture je compatis avec tous les malheurs du monde!!!) Par contre avouons que c'est rapide, 10 min environ. Pas plus. Quand je me relève j'ai les cuisses ensanglantées, je suis blanche et j'ai les yeux encore remplis de larmes. Le docteur qui ne m'avait pas adressé la parole me regarde et me dit: "c 'est vrai c'est un peu douloureux...mais très bonne nouvelle vos trompes sont en bonnes état, tout va bien!". Voilà, donc je dois m'estimer heureuse, même pas le droit de lui hurler dessus parce qu'après tout il m'avait menti comme un arracheur de dent. Non je dois juste être heureuse parce que tout va bien du côté de mes trompes. Un peu faible quand même!
Mais pas le temps de tergiverser, je dois sauter dans un bus pour mon second examen de la journée, une échographie. Banale me direz vous... oui mais bon à ce stade je deviens déjà un peu dingo, je commence à penser que tous les examens sont potentiellement douloureux, je déteste mon médecin et surtout mais alors surtout: JE NE PARVIENS PAS DU TOUT A NE PAS Y PENSER!!!

chapitre 3 - les premiers examens - ou la vie d'un couple naif au pays de la médecine! -

A ce niveau de notre histoire (et nous ne sommes qu'à la première année!!) on est encore un couple très naïf! On s'amuse dans les salles d'attentes - interminables - des médecins, on rigole le matin à 8h en remplissant la courbe de température, on fait des blagues quand la mutuelle ne rembourse pas tous les examens et qu'on commence à diminuer les restaurants... je vous dis on est naïfs!
1/ Le spermogramme:
Le premier d'une liste interminable de spermogramme (quand je pense à tous ces pauvres petits soldats morts dans une boite en plastique!) C'est, du coup, l'examen le plus mémorable dans notre souvenir de combattant! il est 7h50 du matin, on doit faire les examens très tôt pour ne pas en plus devenir chômeur. Une dame très désagréable et sentant l'ail vient chercher Sofiane confortablement assis un banc en bois jauni dur comme de la pierre dans un laboratoire glauque de banlieu. Elle lui indique une petite porte, lui tend un flacon en plastique et me demande si je veux suivre mon mari... Bon déjà je sens bien que ce n'est pas le moment de faire remarquer que nous ne sommes pas mariés et que mai 68 est passé par là, donc je lui explique juste que non je ne viendrai pas aider mon amoureux à se tripoter à 7h50 du matin alors que je n'ai pas encore bu mon premier café! (et que j'ai la nausée rien qu'à l'imaginer me crier "aboutis ma chérie j'ai mon 1e rdv de travail dans 45 min!" alors que j'ai une main libidineuse entre ses jambes et l'autre coincée contre la banquette gluante en cuir noir, unique meuble de la pièce!) Je vois donc disparaitre mon chéri avec dame Cruela. Là j'avoue que je rigole un peu en l'imaginant (tous ces examens rendent sadique!) et puis le temps passe... les minutes tournent... déjà 15 min et toujours pas de Sofiane haletant et heureux du devoir accompli à l'horizon.
Et puis me sortant de mes pensées, j'entends au fond du couloir, une petite voix qui m'appelle. Je me retourne et j'aperçois la moitié de mon couple, coupé par la porte de la salle des tortures lubriques, me crier "Marie, c'est horrible j'y arrive pas". Impossible de retenir mon fou rire! Je revois encore son petit visage penaud et désolé. Et puis en m'entendant étouffer de rire Sofiane non plus n'a pas pu se retenir et la moitié de la salle d'attente nous dévisageait avec l'air grave et réprobateur tandis dame Cruela nous sommait de nous contenir!
C'est donc ainsi, sans la moindre petite goute de sperme, que s'est achevé notre premier examen. Et puis quelques jours après, la pratique et un playboy aidant, nous avons appris que Sofiane était fertile, un peu d'asteno-zoospermie (à vos souhait!), mot barbare qui signifie que les combattants de mon chéri sont un peu flapis mais suffisamment vaillant pour s'en sortir avec un peu d'aide.

Gribouilli de mon chéri 

Les 120 chapitres (des premiers pas en 2006 à aujourd'hui...)

Et moi et moi et moi!!!!

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Bonjour à tous, j'ai 32 ans, cela fait déjà 6 ans que je mène mon combat contre l'infertilité. De visites chez des docteurs plus ou moins compétents en courbes de températures... D'examens ubuesques et d'inséminations en fécondation in vitro... Nous sommes déjà le 26/07/11 et toujours pas de bébé... je crée aujourd'hui ce blog pour vous raconter mon histoire, pour partager avec ceux que cela intéresse mon expérience, entre rire et déprime, dans l'espoir de pouvoir fonder une petite communauté de soutien autour de ce sujet difficile qu'est l'infertilité... N’hésitez pas à partager avec moi vos expériences et puis c'est sûr un jour on y arrivera!!!