Ici vous trouverez mes aventures (PMA et adoption), mes inquiétudes (comment rester zen ?), mes réflexions (et nos hommes dans tout ça ?) ou mes investigations (le jaune d’œuf aide-t-il vraiment à la fertilité ?).

En octobre 2011 une maison d’édition a proposé de transformer le blog en livre. Nous avons même eu nos 15 secondes de gloire pendant une émission des maternelles en octobre 2012 sur France 5.

Venez vous joindre à toutes les lectrices roses bonbon qui commentent les billets et racontent leurs parcours..

"Le coup de cœur du jour :
Sur Internet, on trouve aussi des pépites... D’ailleurs, les maisons d’édition le savent bien, puisqu’ils ont proposé à la blogueuse Marie, qui écrit à propos de son parcours du combattant, de publier un livre. Alors, je ne peux que vous conseiller ce livre extrêmement bien écrit. Son auteur y détaille ses examens avec truculence, douceur, larmes... Elle incarne à merveille le parcours des femmes dans cette longue attente
."
Extrait de la chronique d'Elsa, Les maternelles, émission du 10/10/12

La liste du nouvel an

Les filles nous sommes le dernier jour de l'année 2011...

Plein de bonheur à toutes pour l'année 2012 qui va commencer!!!

On se souhaite quoi?

1/ Un bébé (oh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii)
2/ Reprendre une vie sexuelle débridée et fofolle (oui avouons qu'elle a été un peu abimée par tous ces protocoles alors c'est le moment!!)
3/ Toujours positiver même en situation de crise (ah oui j'aimerais savoir faire ça surtout à l'approche de la ponction!!!)
4/ Arrêter de prendre nos sacs pour un conteneur (et passer 10 min à chercher mon ordonnance à chaque fois que je vais faire une prise de sang!!)
5/ Ranger nos papiers administratifs qui trainent depuis 8 mois sur la commode de la chambre (j'espère qu'il n'y a pas de délai pour se faire rembourser par la sécu...)

On met autre chose sur notre liste pour la nouvelle année?? :bisou:

Chapitre 88: Le Pater familias...

Repas de noël, dimanche midi. Mon père, que je n’avais pas vu depuis longtemps, s’installe face à moi et ne me décroche pas un mot. Etrange. En partant en direction de la cuisine pour aider à servir les entrées je croise sa nouvelle femme. A mon sourire elle me répond accusatrice :
« Ton père a lu ton livre hier ! Il est extrêmement déçu par ce que tu dis sur lui»
Je suis tellement sciée que j en reste sans voix !
La flèche est décochée. Je la reçois en plein cœur. Pas moyen d’arrêter sa progression. Impossible de rester impassible ou de relativiser. Je suis de nouveau la mauvaise fille qui déçoit son papa. Retour en arrière de 15 ans. J’ai envie de m’enfuir de l’appartement familial !

A table, je reste muette. Un peu avant le dessert mon chéri se lève. Je fonce le rejoindre pour me plaindre. Immédiatement il se marre. « Ton père est vraiment incroyable ! Gentil mais totalement narcissique ! » En voyant que je ne souris pas, il me conseille de rester calme. Je sais comment il est et je dois relativiser. « Ne te laisse pas avoir encore une fois. Il rejoue toujours le même mécanisme avec toi. Il prend le pouvoir en te culpabilisant. Ne lui donne pas ce pouvoir. »

Il a raison. Bien sûr. Mais je ne peux pas !

Ce qui est fou dans la vie, c’est qu’on peut être en capacité de voir un mécanisme se mettre en place, implacable, mais être pourtant dans l’impossibilité de l’arrêter. C’est exactement le cas de ma relation avec mon père. Je vois venir la dispute, je le vois abattre ces pions sur l’échiquier, mais je ne trouve pas de parade pour calmer le jeux. Instantanément je me renferme, je boue, je suis touchée en plein cœur par ces mots volontairement durs et je ne peux plus redresser la barre. Pourtant une relation se joue à 2. C’est bien moi qui lui donne le pouvoir de me déstabiliser. Je pourrais rester froide et insensible. Garder le contrôle. Mais toutes mes blessures de petite fille remontent immédiatement à la surface. Incontrôlable. C’est dingue quand même ! A 32 ans il serait temps que je sache gérer mon père pour ne plus le laisser m’atteindre. Juste le tenir à distance avec intelligence et courtoisie. Mais je ne sais pas faire… Une vrai gamine !

Je repars donc à table en tournant la question dans tous les sens. Le livre fait 200 pages. Je parle de notre combat à toute contre l’infertilité. Je ne parle jamais de mon père. Une seule petite phrase en plein milieu du livre:
« Avec mon père on s est beaucoup disputé mais on reste attaché, on a su garder l‘essentiel. »

Lui il n’a retenu que cette phrase. Rien d’autre ne l’a touché ou intéressé. Il n’a vu que lui.

Il aurait sans doute préféré lire à quel point c’est un père parfait et merveilleux. Meilleur pour son orgueil et son narcisse.

Sauf que c’est faux. Il a ses qualités et ses failles…

Mon père est tout et son contraire à la fois. Depuis toujours on se dispute. Il juge ma vie et mes choix. Il est orageux. Il contrôle. Il rabaisse. Il veut être au centre de tout. Mais il est autre chose aussi. Il peut devenir aimant et drôle. Généreux. Il complimente. Il peut être sociable et tellement lumineux qu’on en oublie tous les épisodes les plus noirs. Il est dans ces bons jours. Et puis l instant d après, sans crier garde, il s’offusque et critique. Mon frère et moi nous sommes ingrats. C’est son leitmotive. Il nous culpabilise. Ses enfants sont tantôt gentils et aimables, tantôt ingrats et à bannir. Il répète sans arrêt qu'on lui doit tout et qu’on ne lui rend rien. Maintenant j’arrive à ne plus l’écouter et à en rire mais longtemps ça m’a été insupportable.

J’ai toujours eu envie de le fuir. Autant que d’être acceptée et aimée par lui. Ah l’ambivalence quand ça nous tient ! D’ailleurs j’ai fui très tôt. Mesure de sauvegarde. Je me suis mariée très jeune. A l’étranger. J’ai beaucoup voyagé le plus loin possible. Mais je suis toujours revenue. Tout prêt de lui. Pour recevoir la douceur de la caresse paternelle qui de nouveau vous accepte après des mois de rejet.

Un vrai truc de barjo que cette relation au père !! C’est aussi douloureux d’être près de lui quand il me critique, inlassablement, que d’être rejetée par lui… Vite vite un pain au chocolat pour me réconforter… Ah zut non Marie il faut grandir et apprendre à régler tes problèmes autrement… Pffff c’est nul d’être grand…

Je n’en veux pas à mon père. Je souhaite juste ne plus lui donner le pouvoir de m'atteindre. Je n'attends plus qu'il change. Je sais aujourd'hui qu'il ne changera pas. Trop difficile de se remettre en cause. C’est un homme qui, sous une façade ensoleillée est tourmenté. Il voudrait qu’on soit à lui. Près de lui et à disposition. Soumis et toujours admiratif. C’est une homme qui est dans la toute puissance avec sa progéniture. J’imagine que c’est incontrôlable pour lui. Qu’il ne le voit même pas. Trop occupé à nous critiquer. Et puis il est loin d’être le seul parent dans ce cas. Peut être même qu’ils sont rares les parents qui parviennent à accompagner l’envol de leurs petits sans se sentir abandonnés.

Lui évidemment ne voit pas les choses comme moi. Pour lui j'étais une petite fille trop fragile. Une adolescente susceptible et aujourd'hui une adulte ingrate. Mon frère, lui, gère bien le géniteur. Il connaît son père et sait traverser les orages. Il ne lui donne pas le pouvoir de l’atteindre. Leur relation est plus calme. Pour moi s’est plus compliqué. Je suis la petite dernière. Tel un empereur romain il lève le pouce et me caresse la tête quand il est satisfait de moi. Et moi je suis heureuse de l’attention. Ou il baisse le pouce et me met à terre quand le vent tourne. Et moi je suis malheureuse. Je lui laisse le pouvoir de choisir mon humeur. En tout cas c'était le cas jusqu'à présent, parce que c'est décidé, ça va changer.

J'étais incapable, jusqu'à présent, de le remettre à sa place. Trop peur d’être banni. A 20 ans je me souviens avoir tenté un putsch. Totalement inconsciente la nana !! Je souhaitais partir me marier à l'étranger. Mon père était contre. Une folie. Comme je ne cédais pas il m’a banni. Je suis partie vivre une des plus belles expériences de ma vie et lui ne m'a plus adressé la parole pendant presque un an. Je n'avais rien fais d'autre que vivre ma vie. Mais mes choix lui déplaisaient. L’empereur romain avait remis sa toge. J’étais une mauvaise fille ingrate. Il ne me parlerait plus. Mise à distance pour lui. Douleur du rejet pour moi. Il avait fallu des mois pour qu’il me parle de nouveau. Je me souviens avoir écrit une lettre pour nous réconcilier. Des mots doux et soumis pour quémander le pardon. Il n’avait pas même répondu.
Le temps faisant son affaire, une fois réadmise à sa table il avait refusé qu'on parle de cette dispute. On ne parle pas de ce qui est important. Jamais. On doit juste savourer la joie de n’être plus exclus. Tout doit toujours aller bien. La façade est importante.

J’ai grandi et je me suis construite. Plutôt bien je crois. Soutenu par ma mère, quelque soit mes choix de vie. (Je l'entends encore me souhaiter un beau mariage, à l'autre bout d'une ligne téléphonique grésillante. Elle était heureuse pour moi et inquiète aussi. Mais en tout cas elle était là.) Et ballottée par mon père entre affection et rejet. Je crois que je l’ai toujours déçu. En tout cas je l’ai toujours entendu critiquer mes choix. 

Et puis à 24 ans j’ai rencontré mon chéri. Tellement équilibré que ça en est flippant ! Tout s’est apaisé et nous avons construit un foyer doux et aimant. Un espace où je suis adulte et capable de faire mes choix sans peur du jugement paternel. Enfin un peu de repos!

Parfois je songe que, pour devenir vraiment adulte, il ne me reste que 2 étapes à parcourir :
- Me libérer de l’emprise émotionnelle que garde mon père sur moi. De cette culpabilité de ne pas être une bonne fille. Pour réussir à occulter ses défaut et à apprécier ses bons côtés sans risquer de m’écraser au sol à chaque remarque désobligeante.
- Et, bien sûr, d’avoir un enfant et de devenir, à mon tour maman. Une gentille maman sans sentence ni jugement. Une maman qui accompagnera son petit dans ses choix de vie sans pression. Une maman qui sera heureuse de le voir s’éloigner pour vivre sa vie (bon même si je pleurerai quand même un peu le moment venu) Je le jure la main levée ! Tu m’entends la haut oh toi dieu de la fertilité ? C’est bon tu peux faire en sorte que cette FIV fonctionne je suis prête!!

Je me demande jusqu’où tout cela est lié… Jusqu'à quel point mon infertilité peut être saupoudrée de mon histoire familiale… On sait à quel point l’inconscient peut compter… Ou pas. Je n’ai pas de réponse. Mais je m’interroge. Il y a quelques mois, quand mon père a appris que je voyais un psy pour m'aider à gérer l'attente de bébé, immédiatement il m'a dit "Il faut se méfier des psychologues, ils vont juste te mettre dans la tête que tout est ma faute." Puis il a ri...

Bon, bon, bon…

Que toutes celles qui ne trouverons pas d’intérêt dans ce chapitre biographique (extrêmement long !!!) ne s'inquiète pas, j'arrête là!! Que voulez c’est l’esprit de noël, ça m’a rendu songeuse !!
 Et puis, peut être, certaines se retrouverons un peu dans ce type de mécanismes familiaux… Avouons que c’est marrant à analyser…
C’est drôle aussi parce que, sur ce blog, nous avons souvent échangé sur nos belles mères, parfois sur nos mères mais jamais, jusqu’à présent, sur nos pères… Pourtant les relations pères-filles sont rarement anodines… Non ? Surtout pour nous qui voulons toutes un bébé…

Chapitre 87: La reflexion de Noël

En ouvrant mon courrier électronique du jour, je découvre le mail d'une des guest star préférée du blog rose bonbon:
"Je me permets ce petit mail, pour te demander ton aide : ma psy m'a filé des devoirs de vacances!!
Je l'ai vu hier et alors que je me plaignais parce que notre FIV risque d'être encore repoussée à cause de problèmes détectés lors d'un frottis et qui présagent peut-être d'une nouvelle opération. Elle m'a demandé : "pourquoi vous voulez devenir mère?" je lui ai répondu, mais elle me dit que ce qu'elle entend dans ma réponse c'est simplement pourquoi je veux un enfant et non pas pourquoi je veux devenir mère... et oui elle est psy!! Je comprends ce qu'elle attend et je commence à y réfléchir, je trouve ça intéressant et j'aimerais bien aussi associer la petite communauté rose bonbon (si tu le souhaites, et si les filles le souhaitent bien-sûr)."
Tout d’abord je suis embêtée pour elle et j'espère que la FIV ne sera pas repoussé. Et puis très vite je me mets à réfléchir à la demande de sa psy que je trouve vraiment intéressante.

J'imagine que spontanément j'aurai répondu un truc du genre "je veux un enfant pour le voir grandir, l'aimer, l'accompagner dans son chemin de vie et que tout ça donne un sens à une vie" mais pas certaine que je réponde juste puisque pour la psy devenir mère semble se dissocier d'avoir un enfant.

Tout en me creusant les méninges je me marre en me disant que c'est bien une question de psy!! 

Et puis je découvre sur un site de psychologie cet entretien qui, je pense, nous donne quelques éléments de réflexions...
Pénélope écrit: "J'appréhende d'être mère car pour moi, ne pas avoir d'enfant, c'est une manière de ne pas vieillir et de ne pas basculer trop tôt dans l'univers des adultes. J'ai quelques difficultés à renoncer à mon statut d'enfant. Je pense que cela vient de ma mère qui me considère encore comme une petite fille. J'ai peur de la mort et je pense qu'en "devenant femme", je vais vieillir et faire un bond en avant."
Voici ce que répond la psy:
"Actuellement, vous avez peur de ne pas assumer les bouleversements identitaires qui surviennent quand on devient mère. Si vous mettez un enfant au monde, il est indéniable que votre vie changera, que votre statut changera, que votre relation à votre mère changera, que vous aurez de nouvelles responsabilités. Vous craignez de vieillir prématurément en devenant mère. Pensez-vous vraiment qu'en n'ayant pas d'enfant vous resterez éternellement une jeune fille ? 
Effectivement, devenir mère, c'est s'inscrire dans la suite des générations des mères, c'est prendre sa place dans une lignée familiale et accepter le temps qui passe et la mort de ceux qu'on aimait et qui nous ont précédé. C'est aussi faire de votre mère une grand-mère…"

Donc devenir mère ce n'est pas juste avoir un enfant. C'est aussi changer de statut et changer sa relation à sa propre mère. C'est s'inscrire dans une lignée familiale et accepter le temps qui passe. Accepter aussi le poids des responsabilités.
Bien, bien, bien...
  
Les filles vous en pensez quoi, vous? Comment vous répondriez à cette question: "pourquoi vous voulez devenir mère?"
Sachant qu'on n'a pas le droit de répondre "pour finir les petits pots de mon bébé sans complexer!!"

Juste avant publication du message mon amoureux zieute par dessus mon épaule et lâche un :"ils sont vraiment tarés ces psys!" 

Les filles j'ai peur de laisser mon homme tout seul avec le psychologue agrée pour la procédure d'adoption...

La vidéo de la semaine: l'infertilité pour les nuls

Je tombe par hasard sur une émission sur mozaik tv
Voici le liens :


C’est un peu l’infertilité pour les nuls...

A l'écran apparait une jeunette habillée en cavalière qui explique que "un + un bah ça fait trois!" le ton est posé. Je m'installe confortablement devant l'écran de mon PC, je sens qu'on va se marrer!

Là on nous montre un schéma rétro style année 80 où on voit des spermatozoïdes malhabiles remonter un utérus en dessin ordinateur. J'imagine le stagiaire sur son "AMSTRAD CPC 6128" qui tente de dessiner un utérus avec le logiciel de l'époque... Pas simple... Ça donne donc ce qu on voit à l'écran!! C’est un peu la version kitch de Jamy de c’est pas sorcier. Bidonnant!

Il y a aussi le docteur Sihammou, gynécologue (et sosie de José Garcia) à moitié analphabète qui explique qu’il y a 25% de chance à chaque cycle d’avoir un bébé naturellement. Mais il ne le dit pas d’une traite. Il hache sa phrase comme si il était saoul ! Trop drôle !

N’empêche j’avoue qu’après avoir bien rigolé, j’ai fini par trouver que c’était bien fait. Tout est expliqué comme si on était un peu idiot, du coup, pour une fois, tout est compréhensible !!

Évidemment nous on apprend rien. Mais je pense que c’est la vidéo à filer pour noël à nos grands mères qui ne comprennent pas bien en quoi ça consiste exactement une insémination ect

PS: Joyeux Noël à tous!!

Humeur du jour : Qui me parle ??

Le téléphone sonne en pleine après-midi. Je réponds souriante et enjouée.
Une voix fluette m’informe, alors, de l’incroyable : (ça donne à peu près ça)
- « Madame, Je vous confirme votre rendez-vous avec l’anesthésiste le 26 décembre et vous informe que suite à un léger souci de planning du personnel hospitalier, la date de vos  prochains contrôles va être reculée et peut être il nous sera difficile de mener à bien votre protocole. Mais ne vous inquiétez pas. On fait tout ce qu’il  faut pour l’éviter. Pas de panique. On saura tout ça en fin de semaine prochaine. Allez bon Noël. Bip bip bip. »
La fin est un peu floue parce que je crois avoir fait un mini infarctus.
Je me suis donc retrouvée à parler toute seule dans le combiné, la voix étranglé par la sidération:
- « Euh qui me parle ? Qui me parle ? Je ne comprends pas ? Allo ? Allo ? Chrys c’est toi qui me fait une blague ? Bip. Bip. Bip. Non mais elle a raccroché????? »
J’avoue que sur le coup j’ai fait une légère crise de panique. 
Même s'il n'y a qu’une infime chance que le protocole FIV soit arrêté avant le transfert d’embryon, il n’en reste pas moins qu’il y a une chance. J’entame donc ma seconde semaine de piqures d’hormones, sans savoir si ça sert à quelque chose…
Je me surprends à  marmonner « 3.2.1. se détendre », mais ça ne marche pas du tout…
Respire Marie, respire…
En sortant prendre un peu l’air je croise une collègue qui me demande, inquiète, si tout va bien tellement je suis violette. Elle est connue dans le service pour sa consommation de Lexomil effrénée. J’ai bien envie de lui demander de m’en filer un, mais je sens qu’elle ne le prendra pas bien…   
J’opte pour un sourire forcé à la Drucker tout en composant le numéro d’une amie. Elle est sur la route des vacances et semble aussi offusquée que moi par la nouvelle. En raccrochant le téléphone, je lève le poing histoire de bien rester positive.
Les filles, je sais qu'il ne faut pas qu'on psychote, mais je sens tout de même qu'on n’est pas au bout de nos surprises avec nos histoires de PMA…

Chapitre 86 - Le monde est tout petit

 Sur le chemin de la maison, je repense à la conversation réjouissante que je viens d’avoir avec mon infirmière. Une grande femme mince et jolie. D’origine camerounaise, elle remplit les seringues en racontant sa vie. Quarante ans. Déjà un premier fils maintenant grand. Heureuse de son métier et souriante. Je l’apprécie beaucoup et j’oublie même, perdue dans nos papotages, le désagrément de la piqûre de Décapeptyl qui vient, chaque soir, me perforer le ventre.

J’ai réfléchi à l’opportunité de me faire moi même les piqûres, comme beaucoup d’entre vous. Mais je ne parviens pas à m’y résoudre. Trop peureuse pour ça ! Et puis je suis bien capable de me louper!!

Donc, entre les paquets de cotons et les tubes de Bétadine, nous parlons de nous. Le ton est enjoué. Confinées dans la minuscule pièce blanche qui sert de cabine de soin, nous nous découvrons un point commun. Elle désir un autre enfant.

Déjà un an d’essai sans réussite. Elle se languit et s’inquiète.
« Suis je déjà trop vieille ? »
 En posant cette question à sa gynécologue elle s’est vue entendre que oui ce n’était même pas la peine d’y songer. Nous en concluons, en rigolant, qu’ils sont vraiment nuls en infertilité tous ces gynécologues généralistes ! Elle a son premier rendez vous en PMA en janvier 2012. La pression monte. Je lui réponds, confiante, que si ça se trouve tout ira vite pour elle. Je me sens comme un vieux routier qui a connu la guerre et qui encourage un jeunot ! Trop drôle !

C‘est fou quand même le hasard de la vie. Parfois je me demande qui d’autre, autour de nous, connaît les même galères sans en parler. Nous sommes peut-être plus nombreuses qu’on le pense.

Hier soir, une fois au lit, couchée en écoutant mon CD d’hypnose spéciale préparation à la FIV, perdue dans ma lumière dorée, je me demande si je ne devrais pas lui donner le lien du blog pour qu’elle se joigne à nous. Mais je n’ose pas. J'ai peur de passer pour une folle narcissique qui refile son blog à toutes les femmes qu’elle voit.

« 3, 2, 1, se détendre »… Je m’endors bercée par la jolie voix du CD en pensant, que, décidément, le monde est tout petit…

PS: Les filles ça vous dit qu'on fasse une petite comparaison de nos traitements? (Histoire de voir si nos gynécologues nous donnent à toutes la même chose... On va peut être avoir des surprises...) Donc moi pour une FIV:
- 1 ampoule de DECAPEPTYL pendant 2 semaines
- contrôles sang et échographies
- puis 1/2 ampoule de DECAPEPTYL et du PUREGON (mais je sais pas encore la dose)
- ensuite de l OVITRELLE 250 et un cachet de GYNO PEVARYL 
- le tout saupoudré d acide folique et de progestérone...

Chapitre 85 - Le syndrome Zavatta

Parfois sous l'effet du stress on a des comportements étranges et incontrôlables

Mon frère, par exemple, devient un peu agressif. Il y a quelques années,  avant d'entrer dans la salle d'opération suite à une chute de cheval, il jetait des regards noirs et orageux à tout le monde. Flippant. Aucune infirmière n'osait lui parler. Mais personne ne lui en voulait .Chacun gère comme il peut les moments difficiles.

Mon chéri lui reste calme. Imperturbable. C'en est insupportable tellement rien ne semble lui provoquer d'angoisse. Il est à la limite de l'inconscience aggravée!

J'ai une copine qui, elle, pleure tout le temps. Les émotions la submergent en cas de tension. Elle pleure comme un bébé avec des petits hoquets. Elle a honte mais ne peut pas se maitriser. Encombrant...

Moi c'est exactement l'inverse. En situation de crise, très souvent, je rigole. Je suis perturbée et angoissée du coup je fais des blagues idiotes. Je suis bien sûr consciente que j'en fais trop et que je dois me taire mais je ne peux pas. C'est le seul moyen trouvé par mon cerveau pour gérer la tension. Je me souviens que déjà, pour  l'oral du bac j'étais tellement anxieuse qu'en entrant dans la salle, j'avais demandé à l'examinateur s'il voulait un peu d'argent pour me donner une bonne note. Une blague que le vieux professeur sévère n'avait pas du tout compris...

Mon premier rendez vous avec l’infirmière ne fait pas exception. Il tempête à Bobigny. La nuit est tombée et je résiste comme je peux devant l’assaut des bourrasques qui tentent de me renverser. Quand la porte du petit cabinet médical s'ouvre, j'ai les cheveux en bataille. Je finis de décongeler au fur et à mesure que le stress monte en voyant la seringue se remplir de liquide. Premier jour de piqure pour la FIV 2. J'en ai pour 3 semaines donc j'ai plutôt intérêt à sympathiser avec l’infirmière.

Je déteste les piqures. Pas que ce soit particulièrement douloureux. Non. Mais ça m'angoisse. Cette aiguille froide qui rentre dans mon ventre...

Du coup mon système de défense à la Zavatta se met immédiatement en route et je commence à faire des blagues. Mais des trucs nuls. Je lui demande, par exemple, si c'est bien des hormones dans la seringue et pas du cyanure. Puis je ris comme une zinzin. Elle sourit mais bien sur ne rigole pas. Elle doit me prendre pour une hystérique! Tais toi Marie, Tais toi... Pour détendre l'atmosphère l'infirmière me raconte qu'une de ces patientes en FIV fait de l'acuponcture. Ni une ni deux j'enchaine par une blague affligeante que j'ai entendu à la radio :"Il doit y avoir quelque chose de vrai dans l'acupuncture... On n'a jamais vu un hérisson malade ! " Elle esquisse un mouvement de lèvre tout en jetant à la poubelle la seringue. Non mais je vais pas arrêter mes âneries? En y repensant j'ai envie de me cacher sous le bureau...

Heureusement l’infirmière a l'air bienveillant. En partant elle me serre la main. Sa poignée est ferme et réconfortante et elle me lance un joyeux: "A demain et attention, pas de blague vous revenez!"

Aie.. Elle a repéré mon syndrome Zavatta vous pensez? Mais et vous les filles, comment vous réagissez en période de stress?

Chapitre 84 : On the radio!

J'ai les seins écrasés contre la parois froide et grise. Au toucher ça ressemble à du métal mais j'ai comme un doute. En montant sur la machine, à moitié nue, j'ai tout de suite eu envie de sortir une lingette désinfectante pour tout nettoyer. Mais je n'ai pas osé.

"Collez-vous plus à l'appareil s'il vous plait"

La voix autoritaire du type à la blouse commence à me courir sur le haricot. Non mais il veut quoi l'obsédé en voix-off? 

"Les épaules aussi jolie demoiselle, les épaules plus collées!"

Il se moque de moi? Et je la mets où ma tête vieux satire?? Tout en m’exécutant l'air docile je le maudis intérieurement. Quand je pense que nous n'en sommes qu'au tout début...

Le matin j'avais bien pris soin de revoir la liste. Nous avons déjà les extraits de naissances, les casiers judiciaires, les justificatifs de ressource et de propriété. Ne reste plus que la visite médicale et l’acte de mariage pour envoyer un premier dossier complet à la maison des adoptions. Première étape de la demande d'agrément. Ce n’est pas rien !

Pour le mariage les choses se sont vite organisées. Nous avons prévenus une poignée d'intimes, tous contents d'apprendre la nouvelle. Fin février nous passerons à la mairie et s'en suivra un repas dans un petit restaurant du 20e que nous adorons. Pas de robes choucroute ni de dragées sur les tables. Justes quelques amis que nous aimons. Ça nous ressemble et nous sommes très contents d'avoir une occasion pour tous les réunir. 

Il ne nous reste donc plus que la visite médicale...

Au téléphone la voix sans âge du seul médecin agrée pour la procédure nous a informé qu'avant même de la rencontrer il nous fallait être à jour de nos vaccins et passer une radio des poumons. En raccrochant nous nous sommes marrés parce que nos derniers vaccins doivent remonter à nos 12 ans! Obligés de refaire les basiques et les rappels... Sympa! Comme si je n'avais pas assez de piqures programmées en ce mois de décembre. Le protocole pour la FIV 2 commence dans 3 jours. Ça promet d'être folklo...

"Elle va arrêter de bouger ou pas?" 

Non mais c'est à moi qu'il parle? Je n'ose pas lui crier dessus parce que c'est vrai que je me dandine, frigorifiée par la plaque glaciale de la radio.

En me rhabillant dans la minuscule salle sans fenêtre j'entends distinctement le vieux monsieur d'à côté. Les cloisons ne sont pas du tout isolées. Pas certaine que ça soit très bon pour le secret médical. Il raconte sa vie à un médecin stoïque qui lui demande par intermittence d'arrêter de respirer pour parvenir à bien enfoncer la sonde rectal. Berk!

Les filles, je sens que cette nouvelle année 2012 nous réserve (à toutes!) bien des surprises...

Chapitre 83 : Surréalisme

18h devant le centre Pompidou. Ma collègue m'attend déjà les joues rougies par le vent. Pour nous détendre et papoter, nous avons opté pour le musée national d'art moderne de Paris. Dehors il fait froid et nous sommes bien contentes de pénétrer le bâtiment. L'intérieur est beau et immense.
A l'accueil on nous propose de visiter l'atelier de Brancusi ou une rétrospective sur Munch. Mais pour 8 euros nous n'avons le droit qu'à l'exposition permanente. Des escalators sous bulles transparentes nous emmènent au dernier étage. La pluie frappe en cadence le plastique qui nous entoure et le jour a presque disparu. Il a raison Bohringer, c'est beau une ville la nuit.

Une grande toile d'un bleu de Klein nous accueille. Les allées sont très larges et le plafond recouvert de tuyaux. Nous plaisantons sur notre journée en jetant des coups d’œil amusés aux tableaux qui nous entourent.

"Tu m'as entendu là Marie?"

Happé par un Braque étrange je n'écoute plus vraiment. Sous mes yeux s'étalent des formes géométriques. Un  as de trèfle et une grappe de raisin. Je suis dubitative. Du cubisme. Compotier et cartes. Rien que le nom du tableau me fait marrer. Comment le type a bien pu penser à peindre ça?

"Je te disais donc que je suis enceinte. Je suis dans mon 3e mois."

Sortie immédiate de ma rêverie. Embrassade. Félicitation de rigueur. Joie partagée. C'est son 5e enfants donc elle connaît la chanson mais elle est heureuse et du coup moi avec elle. Je préfère ne pas penser au Calimero qui, dans ma tête, se demande pourquoi il n'y a pas une répartition équitable des bébés sur cette terre et je reste souriante et stoïque.

"Tu sais on a fait l'amour tous les jours pendant un mois complet pour se donner plus de chance. A 41 ans on avait peur que ça ne marche pas. Tu devrais faire pareil".

AIE... Ah non là si elle commence à me donner des conseils ça ne va pas le faire...

Je ne réponds pas. Le silence est mon salut. Je l'emporte malgré elle vers une allée pleine de Kandinsky. Je plonge dans une petite merveille jaune et rose pour ne plus entendre ma collègue. Mais elle enchaîne. infatigable.

"Et puis après l'amour on m'a dit de bien rester allongé pendant 10 minutes sur le dos, tu le fais ça?"

Silence. Je dois garder le silence pour ne pas risquer de l'emplafonner avec un Miro à un million d'euros. Sourire de façade.

"Non vraiment Marie, si tu t'y mets sereinement et que tu fais le poirier après l'amour il y a pas de raison que ça ne marche pas!"

C'en est trop. Je vais lui péter la gueule. Heureusement je me prends les pieds dans un épais tapis orange qui tombe du plafond. L'agent de surveillance de la pièce me fait les gros yeux et ne semble pas aimé que je marche sur une des œuvres phares du musée.

"Non mais quel est le con qui a suspendu ce truc ici?!"

Finalement l'agent de surveillance s'est levé et nous a montré la sortie avec sévérité. Timing parfait. J'ai pu me débarrasser de ma collègue devant la bouche fumante du métro. Sauvée par mon inculture! En racontant ma visite surréaliste au musée mon chéri se marre et me dit que finalement elle n'a pas tord, on devrait faire l'amour tous les jours...

Mouhai... Il n'oserait pas se servir de mon histoire comme d'un prétexte lubrique quand même?

L'émission télé de la semaine: Complément d'enquête

Complément d'enquête sur l'infertilité masculine... Je m'installe devant l'ordinateur pour visionner le documentaire de France 2. En ce dimanche pluvieux l'idée de rester bien au chaud me convient parfaitement.

La voix off est un peu racoleuse.
J'entends des statistiques dont l’ampleur m’effraie et me rassure un peu en même temps (nous ne sommes pas les seuls dans cette galère...) :
- 6 couples sur 10 connaissent des troubles de la fertilité... Énorme!
- La moitié est due à une infertilité masculine. Comme pour mon chéri et moi.
En moyenne il faut 4 ans de tentatives de FIV pour avoir un enfant... L'angoisse... C'est super long...
Le documentaire suit une petite famille en exemple.
Un couple qui a connu 4 FIV a donné naissance à un petit Jules.
Ils reviennent dans l’hôpital pour présenter leur rejeton à l'équipe médicale à l'origine des protocoles. C'est émouvant... Je nous imagine, avec mon chéri, présenter notre bébé aux biologistes de Bichât... Mais pas le temps de m'apitoyer, le commentaire à repris.

L'asténozoospermie (A savoir des gamètes contenues dans le sperme qui ne sont ni assez nombreuses ni très bien formées) est le cas le plus rencontré. Le journaliste explique que l'homme, dans cette épreuve de la PMA, est souvent atteint dans sa virilité. Il existe même des thérapies façon alcooliques anonymes. Des groupes de paroles où les hommes peuvent se livrer sans pudeur. J'en parlerai à Sofiane mais je crois qu'il préférerait changer la litière des chats tout seul pendant un an plutôt que d'aller papoter avec des inconnus...

Le reportage nous présente Cédric, 30 ans Déjà 2 FIV sans succès. Le type pleure devant la caméra et dit qu'il ne comprend pas pourquoi ça lui arrive à lui. Il se demande comment donner du sens à sa vie sans enfant... Exactement les mêmes questionnements que nous les filles! Je suis triste pour lui (même si j'ai aussi un peu envie de le secouer pour qu'il arrête de se lamenter!) Je me surprend à penser qu'il devrait venir papoter avec nous pour trouver du réconfort et de la force...

On passe à un couple qui a réussi sa seconde FIV. La voix off demande, curieuse:
"Ce bonheur d'avoir un enfant vous a-t-il couté cher ?"
Et l'heureux jeune papa de répondre:
"Non un enfant n'a pas de prix, nous referions la même chose pour connaitre cette joie, même si nos 5 années de combat ont été très douloureuses"... La voix du nouveau papa tremble un peu. Toutes les blessures ne sont pas encore effacées...

La dernière partie du reportage tente de chercher les causes de cette infertilité masculine croissante. Là ça devient carrément flippant! La prise de paracétamol (et aspirine, et ibuprofène) pendant la grossesse serait une des causes. Les phtalates contenues dans divers emballages plastiques (comme les bouteilles d'eau!!) sont également sur la sellette. 

Depuis 50 ans les cas d'infertilité ne cessent d'augmenter. Un pays est particulièrement touché: 40% des hommes Danois ont des malformations des spermatozoïdes. Pourquoi le Danemark plus qu'ailleurs? Mystère... Mais dans le doute je vais arrêter d'acheter des yaourts Fjord et du saumon scandinave! Aie IKEA ce n’est pas danois par hasard? Merde! On est entouré de meubles en kit IKEA!! C'est peut être ça le problème! (Note personnelle: Penser à me faire offrir des meubles habitat pour noël)

En éteignant l'ordinateur je me dis qu'on va devenir de moins en moins marginales dans notre combat pour avoir un bébé. Je me demande aussi combien de temps je mettrai pour traduire le blog rose bonbon en danois?

Chapitre 82: Le mail

"Merci pour tout et bonne continuation."

J’hésite un peu sur la fin du mail. Ne devrais je pas plutôt écrire "A bientôt"? Bon arrêtons le délire. Ce n'est rien qu'un tout petit mail pour mon ancien gynécologue de Bichât, le docteur O.
J'appuie donc, décidé, sur la touche envoyer.

En gros j'ai écris que j'avais rencontré le Docteur F. (sa remplaçante) Que je débutais ma FIV 2 dans quelques jours. Que j'avais entamé l'écriture du blog rose bonbon cet été et qu'un livre allait paraître dans 15 jours. Qu'il pourrait y lire mon parcours et les témoignages des lectrices du blog. Que bien sûr, puisqu’il m'avait suivi pour ma FIV 1, il était parfois question de lui...

Quand j'informe mon chéri que j'ai envoyé un mail au Docteur O. pour qu'il lise le livre, il se marre carrément au téléphone. Sympa.

"Mais tu attends quoi au juste de lui? Tu crois qu'il va te faire gagner le Pulitzer?"

Non mais il se fiche de moi ou je rêve??? Je raccroche le combiné d'un coup sec pour lui signifier ma colère. N'importe quoi! Et puis le Pulitzer c'est pour les journalistes! Enfin je crois... Qu'est ce qu'il peut m'enquiquiner quand il se moque de moi! PFFfffffffffff

Et puis c'est quoi cette question? Qu'est ce que j'attends? Je n'en sais rien moi, j'attends rien!

J'ouvre un dossier pour me changer les idées mais je ne peux m'empêcher de repenser à notre conversation. Pourquoi avais je envie de faire lire le livre à mon ancien gynécologue?

 Je n'ai pas vraiment de réponse. C'est peut être parce que j'avais parfois l'impression qu'il ne comprenait pas ce que je vivais. Pour lui l'enchaînement de tous ces protocoles ne sont que des actes médicaux. Pas certaine que les toubibs perçoivent tous les questionnements ou toutes les difficultés que nous vivons... Je souris en repensant au nombre de fois ou des gynécologues m'ont répété "Mais il ne faut pas y penser Madame"...  J'avais toujours envie de repondre: "C'est une blague ou quoi?"

Enfin bref de toute façon c'est trop tard le courriel est envoyé. En plus si ça se trouve il ne lit pas ces mails...

Et puis à 20h, un peu avant le dîner, voilà ce que je reçois dans ma boite éléctronique:

"Bonjour,
j'ouvre ma boite et je découvre votre mail...
je vais lire votre livre, c'est toujours bien pour nous médecin de comprendre le parcours de nos patientes.
le Dr F. est très sympa.
je crois fortement en vos chances pour votre bébé. il faut vous battre jusqu'au bout.
Bonne chance et bon courage.
cordialement
Docteur O."

En lisant je suis touchée par ses encouragements. Il est chouette quand même comme docteur.  Et puis c'est en touillant mes haricots verts que le trac apparaît. Et si il trouvait le livre rose bonbon super nul? Si en lisant il se disait que j'étais vraiment une grande malade et qu'il était content de ne plus m'avoir comme patiente! Comment ne pas passer pour une barjo impudique qui raconte sa vie? Ou pire si il appelait le docteur F. pour lui dire que j'étais bonne à enfermer?

Mais pourquoi je lui ai envoyé ce mail!! Ça c'est la faute de Sofiane qui ne m'en a pas empêché!!! Pourtant il sait bien que je fais tout le temps des bêtises! Décidément on ne peut jamais compter sur les garçons!! Attends un peu que tu rentres pour le dîner et tu vas voir comment je vais te les servir tes harictos verts!!

(Comment ça je suis de mauvaise foi?)

Et moi et moi et moi!!!!

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Bonjour à tous, j'ai 32 ans, cela fait déjà 6 ans que je mène mon combat contre l'infertilité. De visites chez des docteurs plus ou moins compétents en courbes de températures... D'examens ubuesques et d'inséminations en fécondation in vitro... Nous sommes déjà le 26/07/11 et toujours pas de bébé... je crée aujourd'hui ce blog pour vous raconter mon histoire, pour partager avec ceux que cela intéresse mon expérience, entre rire et déprime, dans l'espoir de pouvoir fonder une petite communauté de soutien autour de ce sujet difficile qu'est l'infertilité... N’hésitez pas à partager avec moi vos expériences et puis c'est sûr un jour on y arrivera!!!