La petite salle du restaurant est bondée. Une grande table a été réservée pour nous. J’arrive la première. Je m’enfonce dans la mousse sans âge de la banquette. Nous sommes une 15e de collègues. L’ambiance est bonne et le jus d’orange coule à flot.
Le sujet des enfants ne se fait pas attendre. Elles sont toutes mamans. Aucune exception. Sauf moi, bien sur. J’aspire ma boisson en regardant ma paille et je croise les doigts pour passer inaperçu. On compare les âges. Les grands se font difficiles et les petits ne dorment pas. Chacune se délecte en histoire de maternité. J'arrête parfois de respirer quand je sens venir la question à un million "et toi Marie, tu les fais quand les enfants?" mais je suis heureuse de constater qu'elle ne vient pas. Sauvée! Entre mes doigts je façonne une sculpture en mie de pain. J'observe du coin de l’œil le couple à la table d’à côté. Ils se bécotent entre les tranches de leurs lasagnes. Elle est enceinte. Je suis cernée!
La plus part du temps je participe à ces discussions sur les enfants. Je m’intéresse. Mais pas aujourd’hui. Je préfère me concentrer sur le couscous odorant que vient de m’apporter le serveur.
Nathalie, une petite brune à ma droite raconte sa vie. Elle a été adoptée. Aujourd'hui tout s'est apaisé mais elle explique, entre deux bouchés fumantes, que longtemps le conflit avec les parents a été intense. Pas facile de vivre dans cette nouvelle famille. Elle est arrivée à 6 ans. De nouveaux codes à apprendre. Trop de bouleversements pour une petite fille. J'ai envie de lui poser 1000 questions sur l'adoption mais je n'ose pas. Pas envie d'expliquer pourquoi le sujet m'intéresse tant.
La conversation à ma gauche est plus enjouée et moins sérieuse. Une blondinette aux traits tirés a aimé le film avec Omar Sy et Cluzet, Intouchable, et le fait savoir. Elle a les yeux qui pleurent à cause de la harissa trop piquante et je me marre en l'observant boire des litres d'eau pour tenter d'éteindre le feu.
L'heure est vite passée et je me lève pour payer ma part avant de repartir au bureau. En mettant mon manteau j’entends au loin une voix fluette qui commente le repas: "C'est vraiment n'importe quoi l'adoption, la preuve t'as vu elle en a bavé la Nathalie! C'est peut être pour ça qu'elle est si bizarre!"
Il est clair qu'il est souvent préférable de ne pas trop se confier. Je m'étais déjà posé la question de savoir si je devais parler du blog rose bonbon et de mes envies de bébé à mes collègues... Les circonstances ont parlés pour moi... NE JAMAIS RACONTER SA VIE A SES COLLEGUES! Sauf à ceux en qui on a vraiment confiance... Mais ils sont rares... Enfin c'est mon avis... Je ne suis peut être qu'une vieille chose aigrie qui n'a confiance en personne... Ce n'est pas exclu... Mais vous les filles, vous en parlez à vos collègues?
Le sujet des enfants ne se fait pas attendre. Elles sont toutes mamans. Aucune exception. Sauf moi, bien sur. J’aspire ma boisson en regardant ma paille et je croise les doigts pour passer inaperçu. On compare les âges. Les grands se font difficiles et les petits ne dorment pas. Chacune se délecte en histoire de maternité. J'arrête parfois de respirer quand je sens venir la question à un million "et toi Marie, tu les fais quand les enfants?" mais je suis heureuse de constater qu'elle ne vient pas. Sauvée! Entre mes doigts je façonne une sculpture en mie de pain. J'observe du coin de l’œil le couple à la table d’à côté. Ils se bécotent entre les tranches de leurs lasagnes. Elle est enceinte. Je suis cernée!
La plus part du temps je participe à ces discussions sur les enfants. Je m’intéresse. Mais pas aujourd’hui. Je préfère me concentrer sur le couscous odorant que vient de m’apporter le serveur.
Nathalie, une petite brune à ma droite raconte sa vie. Elle a été adoptée. Aujourd'hui tout s'est apaisé mais elle explique, entre deux bouchés fumantes, que longtemps le conflit avec les parents a été intense. Pas facile de vivre dans cette nouvelle famille. Elle est arrivée à 6 ans. De nouveaux codes à apprendre. Trop de bouleversements pour une petite fille. J'ai envie de lui poser 1000 questions sur l'adoption mais je n'ose pas. Pas envie d'expliquer pourquoi le sujet m'intéresse tant.
La conversation à ma gauche est plus enjouée et moins sérieuse. Une blondinette aux traits tirés a aimé le film avec Omar Sy et Cluzet, Intouchable, et le fait savoir. Elle a les yeux qui pleurent à cause de la harissa trop piquante et je me marre en l'observant boire des litres d'eau pour tenter d'éteindre le feu.
L'heure est vite passée et je me lève pour payer ma part avant de repartir au bureau. En mettant mon manteau j’entends au loin une voix fluette qui commente le repas: "C'est vraiment n'importe quoi l'adoption, la preuve t'as vu elle en a bavé la Nathalie! C'est peut être pour ça qu'elle est si bizarre!"
Il est clair qu'il est souvent préférable de ne pas trop se confier. Je m'étais déjà posé la question de savoir si je devais parler du blog rose bonbon et de mes envies de bébé à mes collègues... Les circonstances ont parlés pour moi... NE JAMAIS RACONTER SA VIE A SES COLLEGUES! Sauf à ceux en qui on a vraiment confiance... Mais ils sont rares... Enfin c'est mon avis... Je ne suis peut être qu'une vieille chose aigrie qui n'a confiance en personne... Ce n'est pas exclu... Mais vous les filles, vous en parlez à vos collègues?